Située à Grand-Eich.
A l'origine, le lieu était peut-être un lieu de culte païen
où l'on vénérait le chêne, arbre consacré
à Jupiter, qui par oblitération devint chrétien. Au VIème-VIIème
siècle, les champs et forêts de Eych et environs étaient
propriété de l'Abbaye de Wissembourg. Les premières traces
écrites remontent à 789. Puis en 1276 de l'abbaye de Neuviller,
du couvent de Weiherstein, puis de l'abbaye de Vergaville (1590) et des Franciscains
de Sarrebourg . Chapelle de prieuré, chapelle votive, enfin chapelle-église,
elle a toujours justifié son existence et son implantation en ce lieu.
Joyau de l'architecture régionale campagnarde, la chapelle Ste Agathe
de Grand-Eich a traversé par miracle dix siècles et de nombreuses
guerres dévastatrices. Seul le chœur de la chapelle remonte au XIIIème
siècle. En 1977, des fouilles entreprises dans le chœur n'ont rien
révélé de la chapelle primitive. Cependant, témoin
rarissime, une pierre dédicatoire murée dans le chœur rappelle
qu'une église précédente avait été dédiée
à St Ulrich en 1035.
De noble famille, Voldaricus (=Ulrich) naquit en 890 à Augsbourg en Bavière
(Allemagne). Il mourut évêque de sa ville natale. Bon pasteur,
avisé et zélé, il fut un généreux bienfaiteur
des pauvres et des religieux, réformateur de la vie monastique. Le Pape
Jean XV le canonisa en 993. Sa fête patronale est fixée au 4 juillet.
Vraisemblablement à partir du XVIème siècle on y invoqua
aussi Ste Agathe en raison des incendies provoqués par les hordes de
mercenaires lors des guerres de religion. Agathe, dont le nom signifie en grec
" Bon, noble, brave, bienveillant ", fut une jeune fille noble de
Catane en Sicile(en 251), qui, malgré des tortures morales et physiques,
a refusé de renier sa foi en Christ. Un an après sa mort, ne sachant
plus que faire devant l'éruption de l'Etna, les Catanais prirent dans
son sépulcre le voile de la sainte et l'étendirent devant la coulée
incandescente. Miracle ! La ville fut sauvée. Depuis elle est fêtée
le 5 février et vénérée pour sa protection contre
les méfaits du feu et tremblements de terre.
A l'occasion de travaux de restaurations initiés par le curé Gill,
les bénévoles ont fait une belle découverte. Sous le plâtre
de la voûte se cachait une fresque datant du XIIIème siècle,
représentant les quatre évangélistes : le lion (St Marc),
le taureau (St Luc) et l'aigle (St Jean). Malheureusement il était trop
tard pour sauver l'ange (St Mathieu). Les socles, colonnes, chapiteaux et croisée
d'ogives d'une grande simplicité canalisent les regards vers la clé
de voûte polychrome représentant l'Agneau de Dieu encadré
par deux têtes d'hommes et deux têtes de femmes : Dieu au milieu
de son peuple, qui pouvait voir à travers l'oculus donnant sur l'armoire
eucharistique d'origine, le Saint Sacrement.
Sur place, un opuscule mis à la disposition des visiteurs leur permet
de découvrir dans le détail la beauté de la chapelle Ste
Agathe.
PS : Lors de la rénovation de l'éclairage, M. Supper, électricien
et amateur de magnétisme, a trouvé une série de points
telluriques émettant des ondes positives. De la rue jusqu'à l'autel
des clous en indiquent les emplacements. En priant dans le silence de la chapelle
on ressent une grande sérénité.